lundi 28 décembre 2015

Extrait filmique

Le ballon rouge, Albert Lamorisse, 1956.

Extrait de programme

En classe de sixième : L'objet et les réalisations plastiques. A partir de fabrications, de détournements et de représentations en deux et trois dimensions, les questions sont à travailler à des fins narratives, symboliques, poétiques, sensibles et imaginaires. 

Présentation du film


L’histoire se passe dans le Paris des années 50. Un petit garçon se baladant dans la rue trouve un ballon rouge accroché à un réverbère. De là va naître une relation d’amitié entre le petit  garçon et le ballon. Mais une bande d’enfants jaloux va vite semer la pagaille et les prendre en chasse, amenant un dénouement inattendu.

Ce film n’échappe pas aux codes traditionnels du cinéma de cette époque. La musique est une musique de fosse : elle est en dehors de l’histoire et sert à accompagner les différents moments du film. Quant à la caméra, elle est en mouvement panoramique tout le long du film.
 L’extrait choisi commence à partir de 27min et 45 secondes et va jusqu’à la fin.

 Certains passages sont riches de sens et il est intéressant d’en faire une analyse.
 Notamment le passage où l’on voit le petit garçon, de dos, monter une butte. C’est un Plan demi- ensemble. La vue légèrement en contre plongé nous donne à voir le haut de la butte comme quelque chose à atteindre et en même temps nous cache ce qu’il y a au-delà. Quand le petit garçon arrive en haut, on a le sentiment  qu’il est enfin sorti d’affaire, qu’il a semé la bande de garçons. Mais tout de suite d’autres enfants arrivent en face. Le fait qu’il soit de dos nous fait nous mettre à sa place et ressentir les mêmes choses que lui. Le cadrage est fait de telle manière que l’on voit juste le début du précipice : cela montre qu’il est dans une impasse, qu’il ne peut plus reculer.

Le passage de la mort du ballon est un moment clé. Nous voyons d’abord en gros plan un enfant qui tend son lance-pierre. Cette scène annonce ce qui va se passer dans le plan suivant, l’action qui va faire tout basculer.
S’ensuit un plan rapproché et Cadrage par le centre. Vue de face sur le ballon qui a été touché par la pierre. Arrêt du son pour l’arrêt de la vie. La mort du ballon nous est donnée en spectacle. On le voit petit à petit se dégonflé et aller au sol. La vue de face se transforme en vue en plongée pour montrer le ballon en victime. Le retour du son nous est donné par deux aboiements puis arrive un pied qui achève le ballon en l’éclatant. Le ballon n’est plus.

La scène des deux enfants en manteaux rouges se baladant avec chacun un ballon est une scène de transition. Nous sommes dans un plan demi-ensemble avec vue de face. Le fait que les manteaux soient rouges permet de faire un lien, une transition avec le ballon rouge qui vient de mourir. On voit les deux ballons qui s’échappent des mains des deux enfants pour s’envoler. Cette action marque le début d’une série de plans sur l’envol des ballons.

Le passage de la venue des ballons sur l’enfant est aussi important. Plan rapproché, vue de face, cadrer par le centre. Les ballons sont autour du petit garçon, ils débordent du cadre. Donne l’impression que l’enfant est submergé et en même temps protégé par la quantité de ballons. Le cadrage donne à voir une sorte de cocon.
S’enchaine un  plan demi-ensemble où l’on voit le petit garçon joyeux près à s’envoler avec les ballons. À côté de lui, presque en arrière-plan, se trouve le ballon rouge à terre. la construction de cette scène est importante car elle montre une transition vers le début de quelque chose de nouveau. Une page se tourne.

Rapprochement -extrait- de programme et film

La liaison de ces deux extraits, du film d'Albert Lamorisse et de l'extrait de programme, l'objet et les réalisations plastiques se fait par la transformation de l'état du ballon. Lamorisse détourne un objet manufacturé pour en faire un objet poétique.
 
L'extrait montre une structure chromatique inhabituelle, l'histoire se fait sur un fond de couleurs ternes, le ballon rouge étant alors perçue comme une couleur proéminenteOn retrouve cet effet sur la couverture du livre mais aussi sur une affiche de film, la liste de Schiller, de Steven Spielberg, 1993. Cette opposition donne d'autant plus d'importance au ballon rouge, qu'il en devient l'acteur principale et attire le regard du spectateur.

L'objet manufacturé devient un objet humanisé par la relation qu'entretient l'enfant avec le ballon. Il change donc la nature de celui-ci en le personnifiant, il lui attribue des propriétés humaines dans la façon qu'il a d’interagir avec lui.  Le ballon est désormais son ami. La naissance de l'humanisme de celui-ci se fait au moment ou le garçon le décroche, le sauvant de sa solitude, jusqu'à la chute où devenant trop humain les autres enfants prennent peur et l'un d'entres eux le tue. Cet acte donne vie à tous les autres ballons de Paris. Ce n'est plus un ballon mais tous qui deviennent humain voulant d'une part apaiser la peine de cet enfant venant de perdre un ami et d'autre part de l’emmener loin de la méchanceté des autres enfants qui ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas. Les ballons ont alors une âme et un cœur et se métamorphoses en "montgolfière"pour supporter le poids de l'enfant, le faisant ainsi monter dans le ciel. Cette fin heureuse et dynamique ont inspirés plusieurs artistes. Nous pouvons y voir un lien étroit avec le dessin animé Là haut sorti en 2009 où c'est un grand-père qui se sert de ballons pour faire voler sa maison qui doit être détruite. Il détourne ainsi l'utilisation du ballon, il s'en sert pour voler.




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Séquence - Un ami pas comme les autres

Vous êtes les créateurs de votre nouvel ami. Dans un premier temps vous en ferez une représentation graphique sur un format A4. Puis dans un deuxième temps vous lui donnerez vie. Vous lui attribuerez un nom et une personnalité.

Attention : Votre nouvel ami aura la taille que vous voulez mais ne devra pas excéder la taille d'une boîte à chaussures, réalisation en 3 dimensions. Vous lui créerez une carte d'identité de 8*5 centimètres où vous indiquerez le nom de votre ami ainsi que trois à cinq mots le décrivant et ou le caractérisant. Cette carte devra être présentée à côté de votre ami lors de la présentation finale. 

Sur le dos du format A4 vous indiquerez votre nom et prénom ainsi que la carte d'identité de votre ami. Veillez à laisser un cadre pour le barème. 

Séance 1 : 1H00


Dessin préparatoire/croquis : représentation graphique de son nouvel ami. (feutres, crayons papier ou crayons de couleurs). Création de la carte d’identité. 

- Les élèves inscrivent sur leur cahier de texte que pour la séance suivante ils doivent amener du matériel pour construire leur ami, ils adaptent les outils et matériaux à amener en fonction de ce qu'ils veulent créer. 

Séance 2 : 1h00


Réalisation de leur ami.


Séance 3 :


Verbalisation 1 : installation des productions sur une table, les élèves se plaçant autour de celle-ci : discutions sur leurs productions, regroupement de celles qui sont similaires, qui ont des ressemblances, couleurs, formes, ... etc
- 10 minutes

Visionner la séquence du film d'Albert Lamorisse.
- 8 minutes

Verbalisation 2
Les élèves mettent en lien leurs productions et le film, ils relèvent l'importance de la couleur, ses fonctions et ce  qu'elle produit. Ils remarquent aussi le changement du statut de l'objet, l'objet manufacturé devient un objet de création, dans le film par le lien qu'uni l'enfant et le ballon, il n'est plus un objet mais un ami. Ceci permet au professeur d'aborder la personnification et d'en donner une définition. 

Synthèse dans le cahier de classe
- 30 minutes


Propositions de productions d'élèves :


1. Humanisation d'un objet manufacturé

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Street art, Can Man, My Dog Sighs.


2. Objet manufacturé transformé : rétrécit ou agrandit

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Jeff Koons, Balloon Dog (magenta), 1994-2000.


3. Assemblage d'objets manufacturés

Terrierist // © Robert Bradford Image Courtesy of Robert Bradford


Robert Bradford, Terrierist.