Le ballon rouge d'Albert Lamorisse
lundi 28 décembre 2015
Extrait de programme
En classe de sixième : L'objet et les réalisations plastiques. A partir de fabrications, de détournements et de représentations en deux et trois dimensions, les questions sont à travailler à des fins narratives, symboliques, poétiques, sensibles et imaginaires.
Présentation du film
L’histoire se passe dans le Paris des années 50. Un petit garçon se baladant dans la rue trouve un ballon rouge accroché à un réverbère. De là va naître une relation d’amitié entre le petit garçon et le ballon. Mais une bande d’enfants jaloux va vite semer la pagaille et les prendre en chasse, amenant un dénouement inattendu.
Ce film n’échappe
pas aux codes traditionnels du cinéma de cette époque. La musique est une
musique de fosse : elle est en dehors de l’histoire et sert à accompagner
les différents moments du film. Quant à la caméra, elle est en mouvement
panoramique tout le long du film.
L’extrait choisi commence à partir de 27min et
45 secondes et va jusqu’à la fin.
Certains passages sont riches de sens et il est
intéressant d’en faire une analyse.
Notamment le passage où l’on voit le petit
garçon, de dos, monter une butte. C’est un Plan demi- ensemble. La vue
légèrement en contre plongé nous donne à voir le haut de la butte comme quelque
chose à atteindre et en même temps nous cache ce qu’il y a au-delà. Quand le
petit garçon arrive en haut, on a le sentiment qu’il est enfin sorti d’affaire, qu’il a semé
la bande de garçons. Mais tout de suite d’autres enfants arrivent en face. Le
fait qu’il soit de dos nous fait nous mettre à sa place et ressentir les mêmes
choses que lui. Le cadrage est fait de telle manière que l’on voit juste le
début du précipice : cela montre qu’il est dans une impasse, qu’il ne peut
plus reculer.
Le passage
de la mort du ballon est un moment clé. Nous voyons d’abord en gros plan un
enfant qui tend son lance-pierre. Cette scène annonce ce qui va se passer dans
le plan suivant, l’action qui va faire tout basculer.
S’ensuit un
plan rapproché et Cadrage par le centre. Vue de face sur le ballon qui a été
touché par la pierre. Arrêt du son pour l’arrêt de la vie. La mort du ballon
nous est donnée en spectacle. On le voit petit à petit se dégonflé et aller au
sol. La vue de face se transforme en vue en plongée pour montrer le ballon en
victime. Le retour du son nous est donné par deux aboiements puis arrive un
pied qui achève le ballon en l’éclatant. Le ballon n’est plus.
La scène des
deux enfants en manteaux rouges se baladant avec chacun un ballon est une scène
de transition. Nous sommes dans un plan demi-ensemble avec vue de face. Le fait
que les manteaux soient rouges permet de faire un lien, une transition avec le
ballon rouge qui vient de mourir. On voit les deux ballons qui s’échappent des
mains des deux enfants pour s’envoler. Cette action marque le début d’une série
de plans sur l’envol des ballons.
Le passage
de la venue des ballons sur l’enfant est aussi important. Plan rapproché, vue
de face, cadrer par le centre. Les ballons sont autour du petit garçon, ils
débordent du cadre. Donne l’impression que l’enfant est submergé et en même
temps protégé par la quantité de ballons. Le cadrage donne à voir une sorte de
cocon.
S’enchaine
un plan demi-ensemble où l’on voit le
petit garçon joyeux près à s’envoler avec les ballons. À côté de lui, presque
en arrière-plan, se trouve le ballon rouge à terre. la construction de cette
scène est importante car elle montre une transition vers le début de quelque
chose de nouveau. Une page se tourne.
Rapprochement -extrait- de programme et film
La liaison de
ces deux extraits, du film d'Albert Lamorisse et de l'extrait de
programme, l'objet et les réalisations plastiques se fait par
la transformation de l'état du ballon. Lamorisse
détourne un objet manufacturé pour en faire un objet
poétique.
L'extrait montre une structure chromatique inhabituelle, l'histoire se fait sur un fond de
couleurs ternes, le ballon rouge étant alors perçue comme une couleur proéminente. On retrouve cet effet sur la couverture du livre mais aussi sur une affiche de film, la liste de Schiller, de Steven Spielberg, 1993. Cette opposition donne d'autant plus d'importance au ballon
rouge, qu'il en devient l'acteur principale et attire le regard du
spectateur.
L'objet
manufacturé devient un objet humanisé par
la relation qu'entretient l'enfant avec le ballon. Il change donc la
nature de celui-ci en le personnifiant, il lui attribue
des propriétés humaines dans la façon qu'il a d’interagir avec lui. Le ballon est
désormais son ami. La naissance de l'humanisme de celui-ci se fait
au moment ou le garçon le décroche, le sauvant de sa solitude,
jusqu'à la chute où devenant trop humain les autres enfants
prennent peur et l'un d'entres eux le tue. Cet acte donne vie à tous les autres ballons de Paris. Ce n'est plus un ballon mais tous qui
deviennent humain voulant d'une part apaiser la peine de cet enfant
venant de perdre un ami et d'autre part de l’emmener loin de la
méchanceté des autres enfants qui ont peur de ce qu'ils ne
comprennent pas. Les ballons ont alors une âme et un cœur et
se métamorphoses en "montgolfière"pour
supporter le poids de l'enfant, le faisant ainsi monter dans le ciel.
Cette fin heureuse et dynamique ont inspirés plusieurs artistes.
Nous pouvons y voir un lien étroit avec le dessin animé Là haut
sorti en 2009 où c'est un grand-père qui se sert de ballons pour
faire voler sa maison qui doit être détruite. Il détourne ainsi
l'utilisation du ballon, il s'en sert pour voler.
Séquence - Un ami pas comme les autres
Vous
êtes les créateurs de votre nouvel ami. Dans un premier temps vous
en ferez une représentation
graphique sur
un format A4. Puis dans un deuxième temps vous lui donnerez vie.
Vous lui attribuerez un nom et une personnalité.
Attention
: Votre nouvel ami aura la taille que vous voulez mais ne devra pas
excéder la taille d'une boîte à chaussures, réalisation en 3
dimensions. Vous lui créerez une carte d'identité de 8*5
centimètres où vous indiquerez le nom de votre ami ainsi que trois
à cinq mots le décrivant et ou le caractérisant. Cette carte devra être présentée à
côté de votre ami lors de la présentation finale.
Sur
le dos du format A4 vous indiquerez votre nom et prénom ainsi que la
carte d'identité de votre ami. Veillez à laisser un cadre pour le
barème.
Séance 1 : 1H00
Dessin
préparatoire/croquis : représentation graphique de son nouvel ami.
(feutres, crayons papier ou crayons de couleurs). Création de la carte d’identité.
- Les élèves inscrivent sur leur cahier de texte que pour la séance suivante ils doivent amener du matériel pour construire leur ami, ils adaptent les outils et matériaux à amener en fonction de ce qu'ils veulent créer.
Séance 2 : 1h00
Réalisation de leur ami.
Séance 3 :
Verbalisation
1 : installation des productions sur une table, les élèves se
plaçant autour de celle-ci : discutions sur leurs productions,
regroupement de celles qui sont similaires, qui ont des
ressemblances, couleurs, formes, ... etc
- 10 minutes
Visionner
la séquence du film d'Albert Lamorisse.
- 8 minutes
Verbalisation
2 :
Les élèves mettent en lien leurs productions et le film, ils relèvent l'importance de la couleur, ses fonctions et ce qu'elle produit. Ils remarquent aussi le changement du statut de l'objet, l'objet manufacturé devient un
objet de création, dans le film par le lien qu'uni l'enfant et le
ballon, il n'est plus un objet mais un ami. Ceci permet au professeur d'aborder la personnification et d'en donner une définition.
Synthèse
dans le cahier de classe
- 30 minutes
Propositions de productions d'élèves :
1.
Humanisation d'un objet manufacturé
Street
art, Can Man, My Dog Sighs.
2.
Objet manufacturé transformé : rétrécit ou agrandit
Jeff
Koons, Balloon Dog (magenta), 1994-2000.
3.
Assemblage d'objets manufacturés
Robert
Bradford, Terrierist.
Inscription à :
Articles (Atom)